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La mouche du chou Delia radicum est un ravageur majeur des crucifères et ses ennemis naturels principaux sont les staphylins prédateurs et parasitoïdes Aleochara bilineata, Aleochara bipustulata et l’hyménoptère parasitoïde Trybliographa rapae.

Dans la perspective d’étudier l’impact sur leur hôte des micro-organismes abrités par ces différentes espèces en interaction trophique étroite, nous avons caractérisé les microbiotes respectifs des quatre acteurs de ce petit réseau trophique par séquençage 4-5-4 sur des pools de 20 individus dans deux populations par espèce. Les communautés bactériennes révélées sont riches (de l’ordre de 100 à 200 OTU par hôte), mais très peu partagées : il n’y a en particulier aucun OTU commun aux quatre espèces. La phylogénie des hôtes – et non le réseau trophique – est donc ici le facteur majeur structurant le microbiote. Chaque microbiote est largement dominé par un ou deux taxons. Enfin, cette étude révèle la présence d’au moins trois genres de symbiotes à transmission verticale dans ce réseau trophique (Wolbachia, Rickettsia et Spiroplasma). La mouche du chou et ses deux staphylins parasitoïdes sont tous les trois infectés par Wolbachia, mais pas par le même variant, ce qui exclut un transfert horizontal récent.

Nous allons maintenant étudier comment le microbiote de la mouche du chou se met en place au cours de son développement, et l’impact de cette communauté bactérienne sur les traits d’histoire de vie de son hôte.

Bili M., Cortesero A.M., Mougel C., Gauthier J.P., Ermel G., Simon J.C., Outreman Y., Terrat S., Mahéo F. & Poinsot D. (2016). Bacterial Community Diversity Harboured by Interacting Species. PLoS ONE, 11(6): e0155392. pdf