Caractérisation et modélisation de l'adaptation des vaches laitières à l'allongement de l'intervalle entre traites

Est-il possible de déterminer et de prédire des profils adaptatifs de réponse à la monotraite chez la vache laitière ?

Étudier les réponses adaptatives des animaux laitiers

Le contexte politique, économique, environnemental et sociétal des exploitations laitières est devenu changeant et incertain, obligeant les éleveurs bovins laitiers à adapter au plus juste leurs pratiques d'élevage pour pérenniser leur système de production. Pour pouvoir identifier, voire sélectionner, des animaux robustes, c’est-à-dire adaptés et adaptables à ces conditions diverses et fluctuantes, il importe de connaître la diversité des réponses adaptatives. La monotraite (1 traite par jour, au lieu des 2 traites habituelles) en perturbant le fonctionnement de la glande mammaire de façon rapide, importante et réversible, constitue un modèle expérimental pertinent pour l’étude des réponses adaptatives chez les animaux laitiers.

Mamelle vache
Vache Holstein

La monotraite pour caractériser le potentiel adaptatif de la mamelle

Le projet de thèse a pour objectifs

  • de développer des méthodes pour caractériser les effets multiples de la monotraite (sur la production et la composition du lait) au cours du temps
  • de caractériser et modéliser ces réponses pour identifier les déterminants, génétiques ou non, du potentiel adaptatif.

La 1ère phase du travail de thèse consistera à déterminer la part de la contribution génétique qui explique la variabilité des réponses entre les individus (400 vaches laitières génotypées à l'aide de puces 54 000 SNP - monotraite appliquée pendant 3 semaines).
La 2ème phase visera à caractériser et modéliser les réponses pour identifier des prédicteurs de ces réponses. Elle se fera à partir des données précédemment collectées et d'un essai consistant à

  • décrire la répétabilité inter- et intra-lactation des réponses à la monotraite appliquée sur une seule journée
  • réaliser un phénotypage fin des animaux sur des critères ciblés, en raison de leur lien supposé ou démontré avec les réponses sur la production et la composition du lait.

Une approche interdisciplinaire

Le projet de thèse repose donc sur des expérimentations (en 2013-14) et un travail in silico basé sur l’analyse des données. Il consiste à mener une approche interdisciplinaire de biologie prédictive, combinant l'analyse génétique de données, la modélisation de courbes de réponse et l’intégration des connaissances en physiologie de la lactation. Les phénotypes fins mesurés concernent la réponse inflammatoire de la mamelle (haptoglobine sanguin, NFS...), la distension du tissu mammaire en lien avec l’augmentation de la pression intra-mammaire (taux de lactose sanguin, écartement entre les trayons...), et l’altération de la composition du lait (lipolyse, protéolyse...).

Clémentine Charton travaille sur ce sujet de thèse depuis le 18 novembre 2013, pour 3 ans.
Elle est encadrée par Jocelyne Flament de l’équipe lactation et par Hélène Larroque de l’unité SAGA à Toulouse.

Contact

Jocelyne Flament, UMR PEGASE (Jocelyne.Flament[at]agrocampus-ouest.fr)
Hélène Larroque, UR SAGA (helene.larroque[at]toulouse.inra.fr)

Date de modification : 07 février 2023 | Date de création : 18 novembre 2013 | Rédaction : PEGASE