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Il existe, chez la vache laitière, une concurrence entre les fonctions de lactation et de reproduction. Or, de mauvaises performances de reproduction des individus formant le troupeau entrainent des pertes économiques, une perturbation de l’organisation du travail, ainsi qu’une charge mentale pour l’éleveur. De plus, de récents travaux (Cutullic et al., 2009, 2011, 2012) ont démontré que la production laitière comme l’état d’engraissement avaient des effets propres sur différentes étapes de la reproduction (cyclicité, ovulation, fertilité). Ces études ont aussi souligné l’importance des interactions entre races et systèmes d’alimentation sur les performances de reproduction. Des lois de réponse ont été déterminées et intégrées dans un modèle de prédiction des performances de reproduction (Brun-Lafleur et al., 2013). Cependant, il existe une grande variabilité au sein de ces réponses et notamment certaines vaches se reproduisent mieux que prédit par le modèle.

Ces éléments montrent le manque de connaissances actuel sur les caractéristiques génétiques et phénotypiques des vaches capables d’assurer une meilleure reproduction qu’escomptée. Et, dans une mesure plus globale, quelles sont les vaches les plus robustes dans chaque système.

Pour répondre à cette problématique, le dispositif expérimental du Pin-au-Haras (coordonné par Luc Delaby) est utilisé. 

Depuis 8 ans, 36 Normandes et 36 Holsteins sont réparties équitablement dans 2 régimes alimentaires (l’un restrictif, l’autre permettant l’expression du potentiel laitier, tous deux basé sur le pâturage), dans un système de vêlages groupés.

• La première étude portera sur l'analyse des caractéristiques individuelles des trajectoires d'élevage, de production et de reproduction des animaux afin d’identifier les caractéristiques des animaux robustes dans les différents systèmes de production.
• Dans un second temps, ces résultats seront croisés avec les caractéristiques génétiques des animaux afin de repérer les combinaisons entre caractéristiques associées. 
• Parallèlement, la mise en place d'une expérimentation additionnelle de 2 ans sur le même dispositif expérimental que précédemment (Cutullic et al., 2010), mais enrichi en données phénotypiques (dosage de progestérone et/ou d'œstradiol en ligne, détection automatisée des œstrus, dosages automatisés des métabolites énergétiques et des hormones métaboliques…) permettra de confirmer/infirmer les hypothèses issues des travaux précédents.
• Enfin les résultats pourront être inclus dans un modèle afin de perfectionner la prédiction des performances de reproduction des vaches laitières dans différents systèmes de production.

Nicolas Bédère travaille sur ce sujet de thèse depuis le 1er novembre 2013 pour une durée de 3 ans. Il est encadré par Catherine Disenhaus et Luc Delaby dans l’équipe systèmes laitiers

Contact

Nicolas Bédère, nicolas.bedere[at]rennes.inra.fr (doctorant)
Catherine Disenhaus, disenhaus[at]agrocampus-ouest.fr (directrice de thèse)

Bibliographie

Brun-Lafleur, L., Cutullic, E., Faverdin, P., Delaby, L., Disenhaus, C., 2013. An individual reproduction model sensitive to milk yield and body condition in Holstein dairy cows. Animal 7, 1332–43.
Cutullic, E., Delaby, L., Causeur, D., Michel, G., Disenhaus, C., 2009. Hierarchy of factors affecting behavioural signs used for oestrus detection of Holstein and Normande dairy cows in a seasonal calving system. Anim. Reprod. Sci. 113, 22–37.
Cutullic, E., Delaby, L., Gallard, Y., Disenhaus, C., 2011. Dairy cows’ reproductive response to feeding level differs according to the reproductive stage and the breed. Animal 5, 731–40.
Cutullic, E., Delaby, L., Gallard, Y., Disenhaus, C., 2012. Towards a better understanding of the respective effects of milk yield and body condition dynamics on reproduction in Holstein dairy cows. Animal 6, 476–87.