Etude des déterminants de l’efficacité alimentaire chez la vache laitière

Identifier les mécanismes impliqués dans les variations interindividuelles de l’efficacité alimentaire observés chez la vache laitière et estimer leur contribution à cette variabilité.

Accroître l’efficacité alimentaire vise à améliorer la valorisation de l’aliment par l’animal. Une meilleure efficacité alimentaire pourrait contribuer à produire en utilisant moins d’aliments, donc moins d’intrants et de surfaces arables et en émettant moins de gaz à effet de serre et de rejets azotés. En ce sens, l’amélioration de l’efficacité alimentaire répond bien aux enjeux sociétaux, environnementaux et économiques auxquels l’élevage est confronté. A terme, pour répondre à ces attentes, de nouveaux indicateurs de l’efficacité alimentaire pourrait être utilisés dans les indices de sélection génomique pour vaches laitières et servir d’indicateur de référence pour développer une alimentation de précision.

Des travaux antérieurs montrent qu’il existe une variabilité de cette efficacité qui mérite d’être explorée, mais avec précaution pour des femelles reproductrices, car la notion de production est complexe et s’évalue au travers de nombreuses fonctions.

Ces enjeux importants ont incité l’Institut de l’Elevage à entreprendre cette thèse Cifre en collaboration avec l’INRA sur ce sujet au sein de l’UMT RIEL.

Identifier et comprendre quels sont les mécanismes impliqués dans les différences d’efficacité alimentaire

Dos vache 3D

note d'état corporel

Pour éviter le risque de sélectionner des caractères indésirables en sélectionnant les vaches laitières sur l’efficacité alimentaire, il est important de comprendre les mécanismes qui expliquent cette variabilité. L’estimation de la part de différents mécanismes dans les variabilités observées permettrait de mieux comprendre à l’échelle individuelle comment est valorisée l’énergie ingérée.
De plus l’identification d’un mécanisme particulièrement intéressant permettrait de simplifier une sélection génétique sur l’efficacité alimentaire en se concentrant plus spécifiquement sur ce mécanisme. L’identification et la contribution des mécanismes impliqués dans la variabilité résiduelle semblent maintenant permises grâce aux nouvelles technologies de phénotypage à haut débit.
Chez la vache laitière, l’étude de l’efficacité alimentaire a souffert d’une part du manque de précision de la mesure de phénotypes essentiels à prendre en compte dont l’état et la variation des réserves corporelles, et d’autre part de la difficulté à définir un indicateur qui prenne en compte toutes les caractéristiques de la production laitière.

Les trois étapes consisteront à :

  • Améliorer la mesure des variations des réserves corporelles qui actuellement manquent dans le calcul du bilan énergétique et sont essentielles pour expliquer les variabilités d’ingestion. Le développement, la validation et le test en monitoring d’une méthode d’estimation de la note d’état corporel à partir de surfaces 3D du dos des vaches sont envisagés dans ce cadre-là avec 3D Ouest.
  • Définir à partir de données de lactation existantes un modèle d’ingestion résiduelle plus complet, plus explicatif et plus répétable intra- et inter-lactation qui ne contre-sélectionne pas les fonctions métaboliques d’intérêt en production laitière : la production, la reproduction et la santé. En collaboration avec l’UMR MoSAR, l’objectif est de comparer différents modèles et de choisir le meilleur.
  • Enfin plusieurs essais avec un régime constant sur la lactation couplé aux mesures de nombreux phénotypes permettront de répondre à la question de recherche en appliquant les modèles les plus pertinents.

Amélie Fischer travaille sur ce sujet de thèse depuis le 1er mars 2014, sous la direction de Philippe Faverdin de l’équipe Syslait de l’UMR PEGASE et co-encadrée par Benoît Rouillé de l’Institut de l’élevage, service productions laitières, site du Rheu.

Contact

Amélie Fischer, amelie.fischer[at]rennes.inra.fr / amelie.fischer[at]idele.fr (doctorante)
Philippe Faverdin, philippe.faverdin[at]rennes.inra.fr (directeur de thèse)
Benoît Rouillé, benoit.rouille[at]idele.fr (co-encadrant)

Date de modification : 07 février 2023 | Date de création : 07 avril 2014 | Rédaction : PEGASE