En savoir plus

La robustesse d’un animal se définit comme sa capacité à s’adapter à des milieux divers tout en maintenant des performances acceptables, sans qu’il y ait altération de sa santé ou de son bien-être. La recherche d’indicateurs et de prédicteurs de la robustesse, sur lesquels sélectionner les animaux ou s’appuyer pour piloter l’élevage, sont deux enjeux majeurs.

En élevage porcin, les pertes en post-sevrage oscillent entre 2 et 3%, mais ce résultat n’est actuellement souvent possible que grâce à l’utilisation très fréquente d’aliment 1er âge supplémenté en antibiotiques. La volonté de réduire l’usage des traitements médicamenteux en élevage conduit à reconsidérer les modalités de sevrage. Disposer de prédicteurs et d’indicateurs de la robustesse des porcelets au servage permettrait à l’éleveur d’adapter ses pratiques, et de sécuriser si besoin le sevrage par l’adoption de mesures spécifiques (vitamines, anti-oxydants…). Pour l’heure, la nature de ces prédicteurs physiologiques reste à déterminer.

Ces enjeux majeurs ont conduit la Cooperl à financer une thèse Cifre en collaboration avec l’Inra(UMR Pegase, équipe adaptation) et l’ONIRIS (UMR BIOEpAR).

Le projet vise à établir :

• avant le sevrage, de prédire la façon dont un porcelet réagira au sevrage en termes de mortalité, de morbidité (diarrhées notamment), et de performances de croissance, grâce à des données physiologiques et zootechniques mesurés individuellement les jours précédant le sevrage
• après le sevrage, d’identifier des marqueurs physiologiques corrélant avec la manifestation clinique de problèmes de santé.

En plus de fournir des hypothèses sur les mécanismes physiologiques sous-jacents possibles de la robustesse au sevrage, ce projet a pour ambition de poser les bases d’un outil de diagnostic qui permettrait d’identifier les élevages où le passage à un sevrage sans antibiotiques risque (ou non) de s’accompagner de problèmes sanitaires.

Identifier puis valider les marqueurs physiologiques de la robustesse

1. Des marqueurs physiologiques (nutritionnels, métaboliques, endocriniens, immunitaires…) pertinents de la robustesse des porcelets seront identifiés à travers la bibliographie. Ces marqueurs seront ensuite testés dans une étude de terrain. Seize élevages seront sélectionnés pour représenter la variabilité de l’adéquation aux protocoles de biosécurité et de la fréquence de leur exposition aux problèmes de santé en post-sevrage. Dans chaque élevage, les résultats zootechniques et sanitaires de 18 porcelets seront enregistrés de la naissance à la fin du post-sevrage. Des prélèvements de sang seront réalisés avant et après le sevrage, sur lesquels les analyses biologiques identifiées dans l’étude bibliographique seront réalisées (6 mois). Les corrélations entre les mesures biologiques pré- et post-sevrage et les performances post-sevrage permettront d’identifier des prédicteurs et des descripteurs de robustesse à l’échelle de l’individu.
2. Les marqueurs ainsi sélectionnés seront validés dans une seconde étude, afin de vérifier qu’ils peuvent être généralisés à d’autres animaux (et élevages). Cette partie de thèse portera sur un nombre plus restreint d’élevages, sur des porcs de généalogies connues, afin d’évaluer l’héritabilité de ces marqueurs et s’ils pourraient constituer des marqueurs pertinents en sélection génétique.

Arnaud Buchet travaille sur ce sujet de thèse depuis le 1er septembre 2014 pour une durée de 3 ans. Il est encadré par Elodie Merlot et Nathalie Le Floc'h dans l’équipe Physiologie de l’adaptation, nutrition et santé animales

Contact

Elodie Merlot: elodie.merlot[at]rennes.inra.fr, Tél : 02 23 48 70 55 (directrice de Thèse)
Catherine Belloc: catherine.belloc[at]oniris-nantes.fr, Tél: 02 40 68 77 91 (co-encadrante)
Arnaud Buchet: arnaud.buchet[at]rennes.inra.fr, (doctorant)